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La lutte des classes

22 août 2009

Jean-Pierre Abelin, rentier de la République

jean_pierre_abelinJean-Pierre Abelin a 59 ans. C'est un homme politique professionnel (qui travaille dans le milieu bancaire), cumulant les mandats depuis 32 ans ! Il a commencé comme conseiller général, puis peu de temps ensuite, député, puis député européen, sans oublier les fonctions locales : conseiller municipal et président de communauté d'agglomération. Le tout dans la Vienne, à Châtellerault. Au moins a t-il un parcours universitaire qui présuppose de certaines compétences : licence d'histoire, maîtrise de gestion, DESS d'économie régionale et d'aménagement du territoire, diplômé de l'IEP de Paris. Un bon parcours. Mais également un parcours de chatelin, puisqu'il il est le fils d'un ancien ministre qui fût également maire de Châtellerault, Pierre Abelin ; et d'une mère qui elle aussi assuma la charge de première élue de ce chef-lieu d'arrondissement à la population plutôt bourgeoise qui fut longtemps plutôt à gauche. Mais pourquoi diable avons nous fait la révolution ?

Bien sûr, chez les Abelin, on est à droite, cela va sans dire, même si on revendique le centre (anciennement UDF). Ce maire est tellement libéral qu'il considère sa mairie comme étant une entreprise avant d'être un service public ; service public dans lequel le privé aurait sa place... Jean-Pierre Abelin est donc au centre droite, mais n'adhére pas au Modem, ce qui prouve que le bougre est prudent (et même clairement sans audace). Il siège donc à l'Assemblée sur le banc du Nouveau Centre (parti créé en 2007 et fort de 7000 adhérents), ce qui en fait un libéral affirmé proche de la majorité présidentielle.

Que pense Jean-Pierre Abelin ? Récemment, que les ouvriers de New Fabris s'en sont bien sortis... Reconnaissons toutefois qu'il est intervenu plusieurs fois dans ce dossier, cela ne calmant pas une polémique qui le couvre de critiques, et à en lire cette interview, il semble qu'effectivement, il n'ait guère réalisé d'efforts. Ce qu'il a obtenu fait partie des dispositifs liés aux licenciements économiques, et quant à faire valoir des interventions auprès du gouvernement, ces dernières furent timides et sans effet. Il a défilé une fois avec les salariés, prenant rapidement ses distances... On fait mieux en terme de combat... Mieux, ou pire, il revendiquera un temps l'obtention par les salariés licenciés de la prime de 12000 euros ! Alors même que selon la Charente Libre, ce maire a brillé par son absence. On peut aussi remarquer qu'il ne semble pas goûter la proximité des gens du voyage sur les terres de Châtellerault (à en lire son blog où sur ce dossier il fait uniquement un rappel à la loi). Mais il souhaite de tout coeur que la fraternité gagne du terrain et souhaite participer à ce changement "en votant des lois pour lutter contre les discriminations, contre les inégalités, pour préserver les libertés"; il a d'ailleurs voté contre la loi Hadopi, c'est son côté démocrate.

Concernant les inégalités, les questions du député sont plutôt humanistes ; il s'inquiète notamment des conditions de logement ou d'accès à la propriété que les français rencontrent fréquemment, et il épingle au passage certaines pratiques des agences immobilières. Ce qui n'en fait pas un mauvais bougre. Il se positionne également en faveur du RSA, cet instrument de survie sociale... Il fait toutefois preuve de contradiction, car s'affichant libéral, il n'en attend pas moins que l'Etat aide par le biais de subventions les producteurs de porcs de sa région. Cela dit, poser une question n'engage à rien et peut calmer les coléreux... Il soutient en fait plusieurs corporatismes (coiffeurs, professionnels de la route, photographes...) en tentant d'obtenir des assouplissements ou des compensations. C'est un touche à tout qui questionne dans plusieurs domaines, ce qui rend difficile la lecture de ses convictions. Disons que ce député est très consensuel, ne prenant aucun risque, preuve en sont les projets de loi dont il est cosignataire, qui, s'ils visent à améliorer la vie quotidienne, n'en sont tout de même pas révolutionnaires, loin s'en faut. Ces propres propositions de loi ne sont pas révolutionnaires non plus et datent d'un certain temps : bulletins de vote en braille, prise en compte du vote blanc, création d'une journée de la laïcité dans les établissement d'enseignement public... Pas inutile, mais bof...

On aura compris que Jean-Pierre Abelin est très prudent en terme d'engagement et de communication. Pas très franc du collier comme on aurait dit à une époque. D'ailleurs son blog ne laisse pas aux internautes la liberté de laisser des commentaires ; j'adore...

Bref, au final, ou placer ce député ? Du mauvais côté de la lutte des classes sans hésiter, ce n'est pas un malhonnête, ni un teigneux, mais "Dieu vomit les tièdes". Comme l'ont constaté les licenciés de New Fabris, il ne faut rien espérer de Jean-Pierre Abelin en terme de lutte sociale. Normal, Jean-Pierre Abelin vient d'un milieu très protégé, n'a jamais connu la moindre difficulté et perçoit aux alentours de 13000 euros net mensuels (5245 euros minimum d'indemnité de député, auxquels s'ajoutent 5867 euros pour ses frais, plus une indemnité plafonnée pour son mandat local de 2735 euros, et je suis sûr que cela ne représente qu'un minimum, n'ayant pas toutes les données). J'imagine qu'il possède un patrimoine non négligeable et diverses valeurs en banque. Allez, on dit quoi ? Qu'il touche au mimimum 15000 euros net par mois ? Les salariés de New Fabris n'ont reçu, eux, que 12000 euros pour finir sur le bas côté de la route... Quand monsieur Abelin touche au minimum 15 SMIC net par mois... Que ferait ce genre de personnage sans cette rente républicaine ? Et je ne vous parle pas de la retraite dont il bénéficiera. Pas dangereux Jean-Pierre Abelin, sûrement très aimable ; mais personnellement, j'en ai marre de ces parasites de la démocratie qui bloque l'accès à d'autres, cumulent les fonctions, transformant ainsi ces fonctions théoriquement temporaires en profession à long terme, et sont éloignés au possible des difficultés réelles des administrés.

 

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22 août 2009

"Je cherche un homme"

brasdefer« Tout va très bien pour les riches dans ce pays, nous n'avons jamais été aussi prospères. C'est une guerre de classes, et c'est ma classe qui est en train de gagner. Mais ce n'est pas normal... » Warren Buffet.

C'est la deuxième fortune du monde qui énonce ce verdict difficile à nier. Boulimique de lecture, ces dernières m'ont de plus en plus persuadé d'une chose : nous sommes, nous les modestes, les gens de peu comme on disait à une époque, les victimes d'une grande manipulation. Alors que nous n'avons jamais produit autant de richesses, elles n'ont jamais été concentrées dans aussi peu de mains ! Mais le pire, c'est que personne ne semble réellement réagir, ou alors si mollement que cela pose de vraies questions sur les engagements des uns et des autres. A titre d'exemple, je vous invite à lire le très bon travail de François Ruffin : "La guerre des classes". Mon propre engagement dans le travail social depuis des années me pose également quantité de questions, notamment celle du contrôle social ; et sur les finalités de mes partenaires ou employeurs. Mon partenaire principal, la Caisse d'Allocations Familiales qui subventionne plusieurs axes des centres sociaux via les contrats de projet, tire ses directives de la Convention d'Objectifs et de Gestion, signées pour une durée de quatre ans. Ces objectifs sont définis en grande partie par nos députés. L'occasion de m'intéresser à ces braves représentants de la démocratie et de tenter de classer, de manière manichéenne (pour ou contre), l'engagement de chacun et chacune. Ce blog sera aussi l'occasion de m'intéresser à d'autres personnages de la société civile. Mes sources ? La presse ; mais également le site de l'Assemblée Nationale où les questions des députés sont archivées. De quoi se forger une opinion...


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